Vous envisagez de changer d’orientation professionnelle. La question revient régulièrement depuis plusieurs années. Au début, vous la balayiez rapidement, mais depuis quelque temps, elle se fait de plus en plus insistante. Les raisons peuvent être multiples. La plupart du temps, c’est multifactoriel (perte de sens, relations dysfonctionnelles, stress, manque de reconnaissance, la liste peut être longue).
Ajoutez à cela les enchainements de confinement, déconfinement et télétravail, vos repères ont disparu. Votre relation au travail a changé en mode accéléré et vos priorités ont évolué.
Après tout, vos preuves, vous les avez faites, et vous avez envie d’autre chose professionnellement. Là où ça coince, c’est du côté de la confiance en vous. Il vous semble aujourd’hui très difficile de mettre en œuvre un projet de transition professionnelle avec une confiance toute rikiki.
La bonne nouvelle, c’est que c’est réparable ! Tout le monde a l’option « confiance ». Voyons comment l’activer !
Pourquoi je n’ai pas confiance ?
C’est vrai que c’est ultra frustrant, ce sentiment d’être comme scotchée, de ne pas oser, de ne pas se sentir légitime, ou à la hauteur. Vous avez l’impression que ce manque de confiance est le boulet qui vous enchaine à votre situation actuelle.
La confiance est une perception, donc variable
La confiance n’est pas une option qu’on a ou qu’on n’a pas. Même si on entend dire : « oh, mais lui, il a confiance en lui » ! Certains ont plus de facilité pour l’entretenir et la mobiliser.
Mais tout le monde peut avoir confiance. C’est la bonne nouvelle. Si la vôtre est raplapla, rien n’est définitif.
Déjà « avoir confiance » qu’est-ce que ça veut dire ? Si on revient aux définitions :
Confiance : Sentiment de sécurité d’une personne qui se fie à elle-même.
Confiance en soi : c’est avoir confiance en votre capacité de faire un choix, de prendre une décision, d’agir et de réagir, de s’adapter au changement qui s’offre à vous.
Et on voit bien que si on envisage un changement professionnel, il va falloir faire des choix , se mettre en insécurité et s’adapter. Donc le manque de confiance sera un frein.
Je suis sûre que, même si vous avez le sentiment d’avoir une confiance raplapla, il y a des domaines où vous avez confiance en vous. Et cela pourrait être intéressant de les identifier.
ex : J’ai confiance en moi quand …. je parle de…, je fais…, je travaille sur…., je m’occupe de …
Votre confiance en vous peut avoir été malmenée par la situation professionnelle que vous vivez. Manque de reconnaissance, alors que vous en avez besoin pour bien fonctionner. Ennui qui finit par vous faire douter d’être capable d’autre chose.
Plus la situation est maltraitante, plus vous avez mis en place des stratégies d’évitement et de repli, qui vous éloignent de votre confiance en vous.
On ne vous a pas appris
Si comme moi, vous faites partie de la génération X (66-76), il est fort probable qu’on ne vous ait pas appris à avoir confiance. D’autant plus si vous êtes une fille ! Vous avez plutôt développé l’option « bonne cocotte » ou bonne élève, c’est-à-dire : soit forte et fais plaisir ! Ça vous parle ?
La confiance en soi n’est jamais acquise. Vous pouvez toujours être confrontée à des évènements ou des personnes qui la mettent à mal. Alors, elle se cultive et s’entretient. Un peu comme une jolie plante.
Pour apprendre à la cultiver et la faire grandir, je vous propose de travailler sur 3 axes :
- la conscience
- la bienveillance
- la mise en action
Clé 1 : avoir conscience de qui je suis
Mes valeurs
Êtes-vous au clair avec vos valeurs ? (Si vous avez des doutes, j’ai exercices pour vous dans cet article). Nos valeurs sont un de nos moteurs. Une source d’énergie inépuisable. Sauf quand elles ne sont pas respectées.
Plus, il y a d’écart entre vos valeurs et ce que vous faites au quotidien. Plus votre confiance en vous va être mise à mal.
Par exemple, si vous portez un projet auquel vous ne croyez pas devant votre équipe. Si vous vendez des produits, qui ne respectent pas votre éthique personnelle. Si vous représentez une direction qui n’a pas les mêmes valeurs que vous.
Les situations peuvent être multiples, mais dans tous les cas, vous endossez un rôle professionnel, qui est éloigné de qui vous êtes réellement. Ces écarts répétés chaque jour vous bouffent de l’énergie (sans vous en donner en retour !) et flinguent votre confiance en vous.
➥ Vous pouvez commencer par identifier toutes ces situations dans votre quotidien pro. À force de s’adapter et de rentrer dans les cases, il arrive qu’on n’en ait plus conscience. C’est tout l’intérêt de travailler sur ces valeurs (je le fais systématiquement avec mes clientes). Cela permet de mieux comprendre ce qui se joue et d’où vient le malaise.
Avez-vous une marge de manœuvre ? Si oui, comment pouvez-vous réduire l’écart entre vos actions et vos valeurs ? Un peu ? ou un peu plus ?
Vos compétences, talents, réseau.
On n’arrive à 25 ans de carrière sans rien ! Vous avez réalisé des belles choses, vous avez acquis des savoirs, savoirs faire et savoir être. Vous avez résolu et répondu à des milliers de questions.
Quand votre confiance en vous est en mode « mute », il peut arriver que vous ne voyiez plus tout ça. Vous n’avez plus conscience de toutes vos compétences. Elles sont enfouies sous toutes les protections que vous avez installées pour supporter une situation, qui ne vous convient pas. Le corollaire : vous ne vous sentez plus capable de rien (ou presque). Donc difficile de se projeter dans une nouvelle aventure professionnelle.
➥Relisez votre ligne de vie professionnelle. Vous pouvez le faire à l’occasion de la refonte de votre CV. Ce qui peut apparaître, au départ, comme une corvée, va vous permettre de vous réapproprier tout votre savoir faire. Je le constate avec les clientes que j’accompagne sur ce thème. Au départ, elle voit l’exercice du CV comme un passage obligé, fastidieux. À la fin, elles se sentent reboostées et plus confiantes.
➥ Identifiez vos talents. Vous savez ces choses que vous faites naturellement. Prenez conscience que pour d’autres, c’est beaucoup plus difficile. Ce n’est pas parce que c’est facile ou fluide pour vous que ça n’a pas de valeur !
➥Demander à votre réseau. C’est un exercice qui peut se faire lors d’un bilan de compétences. Mais vous pouvez l’initier seule. Demander à certaines personnes de votre réseau professionnel son opinion sur la collaboration que vous avez eue ensemble. Le résultat est une super ressource pour votre confiance en vous.
Clé 2 : la bienveillance envers vous-même
Si vous avez l’option « sois forte et fais plaisir », il y a des chances, qu’avec le temps, vous vous soyez un peu oubliée. Pire, il est possible que vous pensiez des tas de choses moches sur vous-même (pas assez ceci, trop cela, etc…). Votre truc, c’est d’y aller en force et de vous flageller si ça ne fonctionne pas (ça a été le mien longtemps ;).
➥ Un indice pour évaluer votre degré de bienveillance ? Écoutez-vous !
Écoutez, quand vous parlez de vous. Quel registre de vocabulaire employez-vous ? Si c’est négatif ou minimisant, demandez-vous quels mots vous pourriez utiliser à la place. Quel serait le mot juste à la place de ce « un peu », « petit », « moyen », que vous prononcez. Puis employez-les (c’est un vraiment entrainement) !
Vous accepter comme vous êtes
Vous avez des défauts ! Bah oui !! Comme tout le monde. Et vous mettez une énergie de fou à les combattre ou les gommer. En vain. Vous avez le nez dessus et vous vous jugez. Mal en général !
Pendant ce temps-là, vos qualités trouvent le temps long.
Et si vous vous acceptiez comme vous êtes ? Et si vous mettiez votre énergie à valoriser et développer vos qualités et vos talents, plutôt qu’à combattre des traits de caractère qui ne changeront pas(ou très peu) ?
Accepter ses défauts, c’est en avoir conscience et pouvoir établir des stratégies pour ne pas tomber dans leur piège. C’est aussi voir les qualités associées à ces défauts. Ce sont autant d’informations pour construire le cahier des charges de votre futur projet professionnel.
Allez regarder comment vous fonctionnez et mettez cela à votre service, plutôt que de vous battre contre vous-même. Votre énergie est précieuse. Utilisez-la pour vous développer, grandir, construire. Se flageller fait juste mal, ça ne fait pas avancer !
Comparaison vs inspiration ?
J’arrête de me comparer, je m’inspire.
Quand j’ai commencé comme freelance, après presque 25 ans de salariat, je n’arrêtais pas de me comparer : mon site web, ma communication, mes posts LinkedIn, mes visuels, mes mails, etc… Et, bien sûr, à chaque fois, je perdais ! Et cela faisait chanceler ma confiance. Jusqu’à ce que je prenne conscience que je me comparais à des personnes qui avait 5 ou 10 ans d’expérience. Donc c’était normal qu’il y ait un écart.
L’idée, c’est d’aller s’inspirer des autres pour progresser et avancer.
Travailler votre relation à l’échec
Depuis que nous sommes toutes petites, on nous a appris que se tromper c’était mal ! À l’école, notamment. Donner une mauvaise réponse, avoir une mauvaise note, c’était jugement automatique : BAD !
Depuis l’école, nous avons traversé beaucoup d’expériences. Cette peur de se planter est toujours là. Plus l’échec effraie, plus il est difficile de tenter quelque chose de nouveau. Avouez que s’il y avait zéro risque, vous auriez quitté votre job depuis quelque temps !
➥ Il peut être intéressant d’aller revisiter vos échecs et de regarder ce qu’ils vous ont apportés. Certes, sur le moment, il y a un paquet d’émotions négatives à laisser passer, mais bien souvent, un échec amène plus d’apprentissages qu’une réussite. Il vous prouve que vous avez les ressources pour trouver un plan B et vous adapter.
Dès lors, envisager qu’une solution ne fonctionne pas devient beaucoup moins « mortel » ! Donc moins effrayant.
Clé 3 : L’action précède la confiance en soi
Je sais, c’est contre intuitif ! La réaction spontanée est de se dire : tant que je n’ai pas confiance, je ne bouge pas.
Mauvaise pioche !
Plus vous vous mettez en action et plus vous avancez, donc plus votre confiance en vous grandit.
Mais comment se mettre en action quand on se sent vidée ?
C’est là que la théorie des petits pas prend tout son sens.
Vous avez le sentiment d’avoir à avaler un mammouth ? Découpez-le en petites tranches, ce sera beaucoup plus facile !
Vous n’avez pas trop d’énergie, trouvez la plus petite action possible à réaliser. Chaque action ne donnera pas forcément de résultat, mais si vous en faites tous les jours (ou très régulièrement), à la fin de la semaine, vous aurez avancé et vous vous sentirez mieux. Si vous vous gardez un big truc une fois par semaine, vous allez procrastiner, l’enjeu sera trop grand. Et si ce big truc ne fonctionne pas, vous vous sentirez découragée.
Un petit pas va générer une réponse et entrainer une nouvelle question. Donc une nouvelle action. Tout cela vous fait avancer vers votre objectif.
Vos objectifs servent à fixer un cap, mais aussi à mesurer le chemin parcouru.
Prenez le temps, régulièrement de vous retourner et d’évaluer tout ce que vous avez déjà réalisé. Bien souvent on regarde devant, la montagne qui reste encore à escalader. Et on oublie de voir qu’on est déjà presque à mi-pente, ou, en tout cas, bien au-dessus du niveau 0. Je le vois souvent chez mes clientes : elles n’ont pas conscience de tout ce qu’elles ont déjà réalisé. Il est important de faire des points réguliers et de mesurer. Parfois, quand il s’agit de mindset, ce n’est pas évident de voir ce qui a bougé. Et c’est simplement en échangeant avec d’autres personnes ayant les mêmes problématiques, on se dit : « Tiens, je n’en suis plus là ! » Et là, votre confiance fait un petit bond ^^.
En travaillant régulièrement sur ces 3 axes : action, bienveillance et conscience, vous verrez votre confiance se regonfler. C’est exactement comme pour le sport : si vous arrêtez trop longtemps de l’entretenir, l’effort à fournir sera plus grand ensuite. Mais soyez assurée que vous avez l’option ! Même si aujourd’hui elle est raplapla, c’est réparable.
0 commentaires