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Comment débloquer vos idées de reconversion ?

par | Mis à jour le 24/04/2021 | Publié le 16/09/2020

 

Ça y est, vous êtes décidée. Après des mois (années?) à l’avoir remise sous le tapis, là ça y est, vous y allez. Vous voulez changer de vie professionnelle. 

Bravo.

Passé l’excitation du démarrage, vous vous retrouvez un peu perdue. Bloquée dans ce projet de reconversion professionnelle. Beaucoup d’idées ou pas assez. Peur de passer à l’action. Des pistes, mais vers où aller ? Comment être sûre de ne pas se planter ? 

Après tout à 50 ans, je ne peux pas me permettre de me louper. Hein ?

On me dit qu’il faut que je sois à l’écoute.Que je sache qui je suis aujourd’hui. Quelles sont les valeurs qui m’animent. 

Votre cerveau carbure à fond. C’est même l’ébullition. 

Et pourtant, ça n’avance pas. 

Vous avez un sentiment de flou. L’impression d’avoir renversé toutes les pièces du puzzle sur la table, et de ne pas arriver à les assembler. 

Vous vous sentez bloquée dans votre projet de changement de carrière.

Et c’est énervant ! Flippant, car ce projet de changer de carrière est si important pour vous !

 

Qu’est ce qui se passe ?

 

Vous avez l’impression que votre cerveau bugue. 

Et c’est ça !

Enfin, plus exactement il biaise !

Notre cerveau utilise en permanence des biais cognitifs. Ces biais sont une des raisons qui vous amènent à vous sentir coincée dans votre changement professionnel. Ils influent directement sur votre prise de décision et vont provoquer cet effet “tour de parking”. 

 Il existe beaucoup de biais cognitifs. Nous verrons dans cet article ceux qui vous freinent dans un projet de reconversion. Et surtout, comment les identifier et les dépasser pour réussir à avancer vers une nouvelle vie pro.

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 1. Biais d’ancrage : comment l’ancrage vous fait ignorer des pistes/idées de nouveaux métiers?

 

Le biais d’ancrage est l’importance disproportionnée qu’on accorde à la première impression ou la première information que nous apprenons sur un sujet.

Cette “première impression” va alors affecter la façon dont nous allons interpréter les informations que nous recevrons ensuite sur ce même sujet. Et potentiellement, fausser notre système de prise de décision.

Par exemple : 

Vous faites votre marché et vous voyez des fraises magnifiques à 15 € le kilo. Chez le primeur qui est un peu plus loin, vous les trouvez à 9 €. 

Vous êtes beaucoup plus susceptible de les voir comme une bonne affaire, que si vous n’aviez jamais vu le premier prix.

 

Dans vos pistes de reconversion, il y a professeur des écoles. Mais la première info que vous avez reçue sur le parcours pour devenir instit’, c’est l’échec au concours de la belle soeur d’une collègue. Cette anecdote va peser sur votre cheminement vers ce choix de carrière. 

C’est la même chose quand vous contactez quelqu’un pour une enquête métier. Si cette personne est négative, vous garderez cette première impression.

Peu importe les informations que vous entendrez ensuite – tout sera mesuré par rapport à cette «ancre».

Dans les petites décisions, ce biais d’ancrage nous aide à faire des choix comparatifs rapidement, sans surcharger notre cerveau d’informations.

Mais dans des choix plus importants, comme votre future carrière, ce biais d’ancrage agit comme un filtre inconscient. 

Cela vous fera probablement écarter des possibilités parfaitement bonnes pour vous et affiner vos options trop rapidement.

 

Ce biais est inévitable. Mais une fois que vous en avez conscience (donc après avoir lu cet article 😉), voyons comment limiter son action.

 

 Comment contrer mes ancrages ?

 

    1.2 – Multipliez les sources d’information

    Quand vous explorez une piste de reconversion, un nouveau métier, récupérez un maximum d’informations. Issues de sources différentes. 

    Si vous menez des interviews sur une carrière, faites le avec plusieurs personnes. Allez chercher des données par différents moyens. Allez chercher un avis, un point de vue différent.

    Ensuite prenez le temps d’analyser les données obtenues, en regard de votre ancrage de départ. Il peut être intéressant de partager ces informations avec quelqu’un d’autre, qui n’a pas le même ancrage que vous. La confrontation vous aidera à avoir une vision plus factuelle et objective. 

    Laissez-vous du temps. 

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      1.2 – Créez-vous une nouvelle ancre

      Une fois que vous avez pris conscience de cet ancrage, vous pouvez poser un autre choix. 

      Par exemple : 

      Vous venez d’une famille où l’on évalue la réussite professionnelle en fonction du statut et du salaire. Vous comprenez que cela vous ferme des pistes de reconversion. Des envies fortes vont être qualifiées de “farfelues” via le prisme de cet ancrage.

      Vous pouvez alors choisir une autre ancre : d’autres critères pour évaluer la réussite professionnelle (l’alignement, la joie, etc…)

      2- Je n’ai pas trop d’idée de métier : le biais de disponibilité 

       

      Si vous prenez rarement l’avion, à chaque décollage vous êtes inquiètes (tétanisée ??😉) à l’idée que quelque chose se passe mal. Pourtant vous avez plus de chance d’avoir un accident de voiture, qu’un crash aérien. Et vous prenez votre voiture chaque jour et ne pensez à l’accident que très rarement. 

      Le cerveau privilégie les informations directement disponibles, les plus usuelles, mais aussi, les plus récentes, les plus chargées d’émotions ou les plus spectaculaires, car elles lui arrivent plus facilement.

      La couverture médiatique des accidents d’avion est bien plus importante et impactante que celle des accidents de voiture. Et, parce qu’il y a un facteur de choc impliqué, plus faciles à mémoriser, vous êtes donc plus susceptible de surestimer le risque.

       

      Ou, pour le dire très simplement: «Ce que je vois est tout ce qu’il y a».

       

      Lorsque vous pensez aux options qui s’offrent à vous pour votre prochaine carrière, il y a de fortes chances que la liste soit assez courte : 

      les carrières dont vous entendez beaucoup parler,

       moins 

      celles pour lesquelles vous pensez ne pas être qualifiée.

       

      Votre perception de ce qui est possible pour votre avenir est définie par ce qui vous vient le plus facilement.

       

      C’est pourquoi on a souvent l’impression qu’il n’y a pas de voie à suivre.

       

      C’est également pour ça que le bilan de compétence ne vous fait pas avancer. Il se base sur ce que vous savez déjà, ce que vous faites déjà. 

       

      Plutôt que de penser : 

      «Il y a des centaines de milliers de carrières possibles. Je ne les connais pas toutes. Aussi ce que j’ai à faire est d’en découvrir quelques-unes de plus. Et ça, c’est une belle première action» 

      Votre cerveau se dit :

      « Je ne peux penser qu’à 6 carrières pour le moment, et je ne suis qualifiée pour aucune d’entre elles. Bon, ben j’ai pas d’idée”.

       

      Le biais de disponibilité peut aussi, comme dans l’exemple avion / voiture, déformer notre perception du risque, de sorte que nous finissons par nous inquiéter des mauvaises choses.

       

      Vous vous souvenez peut-être de Marie-Pascale, qui bossait avec vous et a quitté son boulot. Elle a investi toutes ses économies pour démarrer sa propre entreprise et a échoué. Obligée de retrouver un job salarié et provoquant des tensions dans sa famille.

       

      Le fait que ce soit la seule personne que vous connaissiez qui a essayé de démarrer une entreprise – et qui a échoué de manière aussi dramatique – vous fait surestimer énormément le risque de démarrer une entreprise. Vous aurez alors tendance à ne même pas considérer cette piste. 

      La seule histoire qui reste dans notre tête est la catastrophe, et c’est ce qui dicte nos prochaines étapes.

       

      Alors que faire contre le biais de disponibilité ?

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      2 -1. Gardez votre esprit en mode découverte

       

      Une partie du problème avec le biais de disponibilité est qu’il nous fait supposer que les limites de notre expérience sont les limites de la réalité. Qu’il n’y a rien d’autre.

       

      Alors dans vos objectifs de reconversion, fixez-vous la mission de découvrir des choses nouvelles et surprenantes.

      Plus vous élargirez votre vision, votre connaissance en matière de métier, de carrière, plus vous aurez d’idées nouvelles.

      2 – 2. Recherchez des données concrètes 

       

      Le biais de disponibilité est un raccourci cognitif – un moyen psychologique d’équilibrer vitesse et précision.

       

      La meilleure façon de contrer cela est donc… de compter. D’aller chercher des données précises et concrètes. Des chiffres, des réalisations…

      Avant d’abandonner une idée, comment je peux rencontrer des personnes qui font ce métier ? Comment se sont -ils formés, ont-ils démarré ? 

      Qu’est-ce que ceux qui ont réussi ont fait différemment de ceux qui ont échoué?

       

      Cela peut sembler terne et prendre du temps, mais les faits concrets sont les seules choses qui vous donneront la réalité d’une situation. 

      Vous pourrez alors poursuivre, ou non, sur cette piste de reconversion en toute connaissance de cause.

      3. Le biais de confirmation donne le pouvoir à vos croyances

      De tous les biais cognitifs, c’est probablement celui que vous connaissez le mieux.

       

      Le biais de confirmation est notre tendance à rechercher, remarquer et mémoriser des informations qui confirment notre réalité actuelle ou nos croyances.

       

      Par exemple : vous voulez changer de portable. Vous êtes convaincu que iPhone est le meilleur téléphone du marché. Dès lors, inconsciemment, vous interprétez toutes les informations qui vous arrivent de manière à ce qu’elles corroborent votre idée initiale. A cause de ce biais, vous éliminez tout ce qui infirme votre choix et retenez, voire amplifiez tout que ce qui le confirme.

       

      Si vous craignez que changer de carrière ne soit un désastre, alors les histoires et les scenarii qui rendent le changement de carrière risqué et voué à l’échec retiendront plus votre attention que les réussites.

      Les exemples de personnes effectuant des changements réussis passeront sous votre radar. Ou vous les lirez et les oublierez beaucoup plus vite que les exemples de personnes qui ont essayé et échoué à trouver un travail épanouissant.

       

      Si vous organisez des interviews dans vos enquêtes métiers, méfiez-vous que vos questions ne soient pas orientées et servent juste à confirmer vos croyances préexistantes.

       

      Cela signifie que peu importe votre motivation à vouloir changer de carrière, ou votre envie que les choses soient différentes de ce qu’elles sont, vous collectez inconsciemment des preuves qui vous maintiennent dans un mode bloqué.

       

      Comment éviter le biais de confirmation ?

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      3-1. Essayez d’énumérer sur papier vos croyances et vos craintes les plus fortes au sujet de votre changement de carrière 

      (en gardant à l’esprit que certaines d’entre elles ne ressembleront même pas à des croyances – elles peuvent sembler des «faits»)

       

      Ensuite, cherchez activement des moyens de contester ce que vous pensez voir. Recherchez des informations auprès de diverses sources et rassemblez les données dont vous auriez besoin si vous vous engagiez dans un débat pour soutenir le point de vue opposé. Comparez-les ensuite avec les informations que vous avez utilisées pour étayer votre décision initiale.

      3 – 2. Partagez vos idées avec d’autres personnes


      Parlez de votre projet de reconversion avec le plus de personnes possibles. A chaque fois, prenez le miroir qu’elles vous tendent. Regardez avec leurs yeux, leurs croyances, leur vision. 

      Plus vous aurez de “soutien”, de personnes avec qui échanger sur votre projet, moins vous vous enfermerez dans vos croyances limitantes. 

      En verbalisant vos idées, elles prendront une nouvelle réalité. Les questions de votre interlocuteur

       

      4. Le coût irrécupérable : ma reconversion , tout ça pour ça !

      Késako (“sunk cost” in english, si vous voulez approfondir le sujet) ?

      Les coûts irrécupérables sont les coûts qui ont déjà été engagés, qui ne sont ni remboursables ni récupérables, et que l’on craint de voir « gaspillés ».

      Par exemple : 

      Vous allez au cinéma et vous ne quittez pas la salle, même si le film est archi nul, parce que vous avez payé votre place.

      En fait vous avez le choix entre :  

      1 – Avoir dépensé un billet de cinéma et partir faire autre chose de moins ennuyeux

      2 – Avoir dépensé un billet de cinéma et s’ennuyer une heure de plus.

      Dans les deux cas, il est impossible de récupérer l’argent du billet. C’est donc la première option qui serait objectivement la meilleure. Pourtant, nous sommes nombreux à opter pour la seconde.

      Concernant votre carrière actuelle, vous arrivez à presque 50 ans, plus de 20 ans d’expérience. Vous y avez consacré beaucoup d’énergie, de temps de formation. Vous vous êtes investie dans de nombreux projets.

      Est-ce que changer aujourd’hui vous donne l’impression que tout ce temps et cette énergie ont été du gaspillage?

      Les coûts irrécupérables au travail, c’est la tendance à continuer à faire quelque chose qui n’a plus de sens, simplement à cause de tout ce que vous y avez déjà investi. (Les efforts de vos parents pour vous payer vos études, les formations payée par votre employeur, vos efforts pour arriver à votre statut actuel, etc….)

      Pourtant à chaque fois que vous essayez de vous convaincre que ça va aller, que vous allez continuer, ça ne va pas. Vous savez que vous n’êtes plus au bon endroit et que ça n’ira plus jamais bien. Plus vous resterez, plus ce gaspillage irrécupérable grandi.

      Comment contrer les coûts irrécupérables ?

      4-1. Commencez par qui vous êtes aujourd’hui.

       

      Le passé est, par définition, terminé. Vous n’y pouvez rien, sauf mesurer ce qu’il a fait de vous aujourd’hui.

      Vous êtes le résultat de toutes ces heures, de tous ces efforts. 

       

      Commencez par prendre la pleine mesure de tout cela.

      Que retirez-vous de cette grande expérience ?

      Quelles sont vos compétences, vos talents ?

      Quelles valeurs vous animent et vous font avancer ?

      Qu’est-ce qui fait sens ?

      Où est votre flow ?

      Quelles sont vos ressources ?

      Quel est votre réseau ? Comment pouvez-vous l’utiliser pour la suite ?

       

      Les questions sont nombreuses. 

      4- 2. Prenez du recul et changer d’échelle.

      Imaginez – ou dessinez – une chronologie de votre vie, de votre naissance à la fin. Ensuite, regardez le temps qu’il vous restera probablement. 

      Comment voulez-vous vous sentir en ces jours, ces mois et ces années?

      Faire un zoom arrière sur la «grande image» de votre vie peut mettre beaucoup de choses en perspective.

      4- 3. Acceptez vos erreurs

      Une partie du biais des coûts irrécupérables est basée sur la peur de se planter ou  d’avoir l’air nouille devant d’autres personnes (amis, parents, collègues…) Changer votre relation avec vos échecs peut faire une énorme différence.

      Entraînez-vous à admettre vos erreurs, à les comprendre. Au lieu de les cacher, parlez-en ouvertement aux autres et partagez ce que vous en avez appris. 

      Quel soulagement que vous ne fassiez plus cette erreur ! Comme vous avez été courageux d’essayer même en premier lieu !

      Cela vous semblera inconfortable au début, mais devenir quelqu’un qui est prêt à se tromper facilitera vos prises de décision.

       

       

      Les biais cognitifs sont inévitables. ils peuvent faciliter le fonctionnement du cerveau sur les tâches simples. 

      Mais votre projet de reconversion est tout sauf une tâche simple.    

      Par ailleurs, rappelez-vous qu’un être humain n’a pas qu’une tête. Vous avez aussi un corps et un coeur, avec des ressentis, des émotions, des intuitions.

      Utilisez tout ce potentiel pour votre envie de changement. 

      Françoise Bourgouin - coaching de carrière

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      2 Commentaires

      1. Trinite Deleria

        Merci pour toute cette bonne lecture qui m’a mis les idées en place

        Réponse
        • Françoise

          Merci pour le retour.Si vous avez encore des questions, je suis à votre écoute.

          Réponse

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